Boycott du CREA Hauts-de-France du 20 décembre 2023

En raison du boycott de l’intersyndicale de l’Enseignement Agricole Public de la région des Hauts-de-France, regroupant ÉLAN COMMUN (CGT-Agri, SNETAP-FSU, Sud Rural et Territoires), FO-EA, et SEA-UNSA, le CREA n’a pas pu être réalisé en raison de l’absence de quorum. Le CREA de repli est désormais programmé pour le lundi 8 janvier 2023.

Ci-dessous, la déclaration de l’intersyndicale de l’Enseignement Agricole Public de la région des Hauts-de-France ÉLAN COMMUN (CGT-Agri, SNETAP-FSU, Sud Rural et Territoires) / FO-EA / SEA-UNSA :

Déclaration de l’intersyndicale de l’Enseignement Agricole Public de la région des Hauts-de-France
ÉLAN COMMUN/FO-EA/SEA-UNSA
CREA Hauts-de-France du 20 décembre 2023

C’est un HOLD UP doublé d’un MENSONGE !

Face à une situation inacceptable, l’intersyndicale de l’Enseignement Agricole Public de la région des Hauts-de-France, regroupant ÉLAN COMMUN/FO-EA/SEA-UNSA, exprime son indignation et son opposition catégorique à une série de décisions prises à l’encontre des enseignant·e·s intervenant dans les classes de Bac Pro rénové.

Nous dénonçons fermement le HOLD UP orchestré à l’encontre de notre profession, doublé d’un MENSONGE éhonté ! En cette rentrée, sans la moindre communication préalable, de nombreux enseignant·e·s ont constaté des altérations suspectes sur leurs fiches de service. Ces manipulations contraignent certain·e·s à accroître leur charge de travail pour atteindre leurs obligations de service, tandis que d’autres subissent une réduction injustifiée de leur rémunération.

Ces agissements délibérés témoignent d’un mépris flagrant envers une profession déjà confrontée à un manque d’attractivité notoire, comme en atteste le constat alarmant de 50% des postes proposés aux concours en 2023 restés vacants. Le nouveau calcul du temps de travail, imposé in extremis et dans l’opacité la plus totale pour certain·e·s, s’étendrait de manière généralisée dès la rentrée 2024, contraignant les enseignant·e·s à choisir entre « travailler autant pour gagner moins » ou « travailler plus pour simplement gagner autant« . Cette mesure sacrifierait également la pluridisciplinarité, vantée jusqu’alors, y compris par le ministre lui-même.

Malgré une mobilisation marquée par une journée de grève et de manifestation devant la direction générale à Paris le 14 novembre dernier, le ministre Marc Fesneau demeure inflexible, assumant la nouvelle règle de gestion. Pire encore, il profère des mensonges devant les sénateur·trices lors de son audition le 15 novembre (« il n’y a pas d’augmentation du temps de travail », « c’est travailler autant et différemment pour gagner autant », etc.). Alors qu’il s’était engagé à rencontrer l’intersyndicale dans un délai de dix jours, il se dérobe en prétendant une soudaine indisponibilité dans son agenda.

Face à ces manipulations et mensonges du ministre, l’intersyndicale refuse toute nouvelle dégradation des conditions de rémunération et de travail des enseignant·e·s de l’enseignement agricole, camouflée sous le prétexte fallacieux de « contraintes budgétaires ».

Lors du CREA Hauts-de-France du 21 novembre 2022, la question cruciale de la rémunération des enseignant·e·s et de l’attractivité de notre profession a été débattue sans fondement sur des sources crédibles, mais plutôt sur des spéculations. Le désir d’enseigner ne se limite pas à un simple « choix de vie » ; le salaire constitue bel et bien un critère déterminant pour le recrutement des enseignant·e·s. Selon les données de l’OCDE, les enseignant·e·s français·es figurent déjà parmi les moins bien rémunéré·e·s. Certains parlent même de déclassement de cette catégorie socio-professionnelle. Les systèmes d’éducation les plus performants rétribuent davantage leurs enseignant·e·s de manière générale, comme le démontrent les enquêtes menées par l’OCDE.

La mise en œuvre du Pacte risque d’aggraver la charge de travail déjà considérable des administratifs et des directeurs/directrices adjoint.e.s d’établissement, actuellement débordés. Cette situation pourrait entraîner une détérioration du climat social au sein de nos établissements, voire même une dégradation pédagogique en raison des abus dans les missions des briques. Afin de faire face à l’inflation et aux diverses augmentations de charges, il est impératif de procéder à des augmentations salariales substantielles. La préservation de la qualité de l’éducation dispensée à nos jeunes demeure une priorité absolue, une mission gravement menacée si un nombre significatif d’enseignants venait à décider de quitter leurs fonctions ou si l’attractivité du métier venait à diminuer davantage.
Monsieur le Ministre, Monsieur le Directeur régional, les enseignant·e·s tracent une ligne rouge qu’ils ne toléreront pas que vous franchissiez.
L’intersyndicale de l’Enseignement Agricole Public des Hauts-de-France revendique le boycott du CREA convoqué ce jour et de toutes les autres instances de l’enseignement agricole, en réponse au mépris manifeste de notre ministre. Nous exigeons le retrait immédiat de cette « mesure de gestion » brutale et injuste. Assez de mépris !

Nous tenons à exprimer notre regret face au constat du manque de considération de la part de la DRAAF-SRFD, qui nous a transmis, la veille de la réunion du 20 décembre 2023, l’arrêté stipulant le nombre de sièges attribués à chaque organisation syndicale, ainsi que celui détaillant la composition du CREA des Hauts-de-France, suite à notre réclamation.

L’intersyndicale de l’Enseignement Agricole Public de la région des Hauts-de-France
ÉLAN COMMUN/FO-EA/SEA-UNSA

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