Lettre ouverte à Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France.
Quand la bise fut venue, … les lycées ne pouvaient pas être prêts !
Suite à la sortie médiatique de Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France et de Manoelle Martin, vice-présidente en charge des lycées et de l’orientation, au sujet du protocole sanitaire, le SNETAP-FSU des Hauts-de- France soutien la lettre ouverte de la FSU des Hauts-de-France.
Interpellation du SNETAP-FSU des Hauts-de-France sur Twitter :
La lettre ouverte de la FSU Hauts-de-France :
Quand la bise fut venue, … les lycées ne pouvaient pas être prêts !
Depuis juin 2020, le président du Conseil régional des Hauts-de-France n’a pas répondu aux lettres envoyées par la FSU Hauts-de-France sur les nécessaires investissements, tant en terme de personnels territoriaux qu’en terme de travaux ou de moyens financiers pour protéger les élèves et les personnels des lycées dont il a la responsabilité.
Ce mardi 10 novembre, jour de grève de l’Éducation nationale, la FSU Hauts-de-France a donc fait une interpellation publique au Président de Région.
Lettre ouverte à Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France. Quand la bise fut venue, … les lycées ne pouvaient pas être prêts !
Depuis 2017, le gouvernement d’Emmanuel Macron a supprimé les emplois aidés qui représentaient jusqu’à 50 % des emplois territoriaux dans certains lycées. Même avec ces emplois, les moyens humains étaient insuffisants, pourtant vous avez fait le choix de ne pas compenser cette perte et de ne pas recruter les personnels territoriaux indispensables au fonctionnement normal des établissements. La FSU et les personnels de l’Éducation nationale et de l’enseignement agricole vous ont alerté à de nombreuses reprises sur cette situation critique sans réponse satisfaisante de votre part. Dès la réouverture des établissements en juin 2020, la FSU vous a alerté sur la nécessité de recruter des personnels et de mettre en œuvre des travaux d’urgence dans les lycées publics de notre région. A cette rentrée de septembre 2020, le constat était patent : dans de nombreux établissements, il était impossible de respecter le protocole sanitaire pourtant allégé :
- Impossibilité d’ouvrir les fenêtres ou d’aérer correctement les salles ;
- Impossibilité pour les agents territoriaux de faire correctement leur travail : chaque établissement a dû définir ses priorités, délaissant dans la majorité des cas la désinfection et le nettoyage de parties entières d’ établissements : tel établissement ne désinfectait pas entièrement chaque jour les salles de classes, tel autre ne désinfectait pas les tables entre les services de cantine, tel autre délaissait le nettoyage d’un gymnase, …
Suite à ces choix contraints par le manque de personnels, les tensions entre les personnels des établissements sont apparues en raison de l’impossibilité de mettre en œuvre les mesures sanitaires nécessaires pour protéger les élèves, les personnels et leurs proches. Aujourd’hui, M Le Président, vous demandez publiquement un aménagement du protocole dans les lycées : la FSU soutient cette nécessité d’aménagement. Elle demande à ce que cela se traduise en actes et décisions concrètes.
Depuis 2016, dans la droite ligne de sa politique de soutien aux entreprises et dans son plan de relance, la région Hauts-de-France soutient en effet massivement les entreprises de la région et la formation professionnelle des établissements privés par le biais de l’apprentissage. Aujourd’hui, la région doit prendre ses responsabilités et relancer ses investissements dans l’Éducation nationale en lui permettant de pouvoir fonctionner au service de tous et :
- Recruter massivement des personnels territoriaux pour contrer cette pandémie en permettant le nettoyage effectif de tous les lycées de notre région à minima une fois par jour comme le prévoit un protocole pourtant considérablement allégé.
- Accélérer les travaux indispensables dans les lycées où l’aération minimale n’est pas possible.
- Abonder les budgets des lycées pour l’achat de matériel de désinfection.
Suite à la mobilisation des personnels, des élèves et de leurs familles, des aménagements permettant de diminuer le nombre d’élèves dans le lycée ont été décidé par le ministre de l’Éducation nationale.
Lors du 1er confinement, nous avons tous constaté les décrochages massifs et l’accentuation des inégalités sociales, en particulier dans notre région. C’est pourquoi la FSU et ses syndicats se mobilisent pour que les établissements scolaires restent ouverts et assurent la formation de tous les jeunes.
Cela ne peut se faire sans les décisions et l’action du Conseil Régional. Les propos médiatiques et les déclarations d’intention ne trompent personne.
Serez-vous, M.le Président, à la hauteur du défi sanitaire à relever dans les établissements de la région ?
Thierry Quétu, secrétaire régional FSU Hauts-de-France