En février dernier, une délégation de représentant.es des personnels des EPL des Pays de la Loire rencontrait le Chef du SRFD au sujet de la situation financière des EPL.
Tous les EPL doivent s’interroger à moyen terme mais 3 Lycées sont déjà dans la tourmente
Les Lycées de Pétré, du Fresne et de Château Gontier ont vu leur situation se dégrader en 2 ans. L’inflation est un élément important et révélateur puisque le budget des fluides a été multiplié par 2 sur les EPL. L’absence ou les retards de rénovation des bâtiments par le Conseil régional engendre un gouffre financier au niveau fluide et maintenance : nos lycées sont des passoires énergétiques !
Des plans de redressement mis en place, mais de drôles de préconisations
Le but des plans de redressement mis en place dans 2 lycées est de faire une analyse la plus objective possible avec la mise en place de comité de suvi. Dans le comité de suivi, sont présents la direction, le chef du SRFD, un représentant du Conseil régional et des représentants des personnels de l’ensemble des centres. Ce comité sera force de propositions et proposera un plan d’action qui devra être validé au CA avant de le mettre en œuvre. Pour l’instant les préconisations, dans certains EPL, nous laissent dubitatifs voire plus : prendre un emprunt d’un million d’euros à la banque, mettre un ouvrier agricole à la place d’un directeur d’exploitation démissionnaire pour faire baisser la masse salariale, mettre en place une classe de bac pro en mixage pour récupérer de la taxe d’apprentissage, supprimer des formations, fermer des sites ? …voilà parfois certaines propositions !
L’Etat ne peut s’exonérer de ses responsabilités
Les difficultés en ressources humaines (dans les équipes de Direction notamment mais plus généralement en personnel administratif), en accompagnement, résultat d’un vrai désengagement de l’Etat et de la DGER sont aussi à l’origine des difficultés financières des EPL. Des difficultés de management et l’absence de stabilité au niveau des directions participent aussi, en effet, à fragiliser financièrement les EPL. Il y a un grand “turn over”, des postes vacants non pourvus et trop de contractuels au niveau des équipes de direction. C’est un grand plan d’appui technique et de formation pour nos collègues qui doit être mis en place. Que fait le Ministère pour nos établissements ?
Des exploitations agricoles qui fragilisent les budgets
Enfin, ce sont aussi souvent les exploitations des lycées agricoles qui plombent les budgets. Les problèmes sont surtout liés à la masse salariale, la maintenance et la sous-traitance qui ne cessent d’augmenter. L’exploitation agricole a pourtant un rôle pédagogique mais suit la loi du marché et rencontre des problèmes de productivité et de rentabilité. Les salariés réalisent également un travail pédagogique et devraient donc être payés par l’État et non par le lycée. L’année dernière, la région avait octroyé 475 000 € pour le surcoût pédagogique des exploitations et également une prime pour le surcoût énergétique. Ces deux primes ne sont pour l’instant pas reconduites ce qui pose des difficultés aux établissements pour faire le budget 2024. Ces primes doivent perdre leur caractère exceptionnel et devenir pérennes.
Localement (au sein des comités de suivi et des CA), régionalement (en rencontrant et réclamant des appuis et des solutions auprès de l’autorité académique et du conseil régional) et nationalement (par la demande de rencontre avec la DGER), les élu.es du SNETAP-FSU refusent la fatalité de budgets fragiles qui menacent à terme les emplois des agent.es, nos formations et l’avenir de nos EPL même.
Pour la délégation
Valérie BOUGET, co-secrétaire régionale adjointe