Ils avaient prévenu, via un préavis de grève, que la situation ne pouvait plus durer. La direction a persisté dans son déni.

Alors, elles et ils ont usé de leur droit de grève et ont été soutenus, en manifestant au bord de la route nationale, par les usagers. Une 40aine de grévistes se sont mobilisés, issus de tous les centres de l’EPLEFPA,  bientôt rejoints par les élèves. Pendant ce temps, le directeur a fait comme si rien n’était : vœux et galette !

Et ce, malgré l’article accablant du Parisien paru le jour-même, relatant des idées suicidaires de certains personnels de l’Agricampus.

L’autorité académique plus lucide, a aussitôt réagit. Elle s’est entretenue le soir-même avec la secrétaire régionale du SNETAP, et a proposé une série de mesures. Les collègues, revigorés par cette action, étudieront posément les propositions émises par la DRIAFF. Une chose est sure : l’attitude du directeur,  comme celle du secrétaire général, doivent radicalement changer !

Ci-dessous le communiqué à l’issue de la grève :

Communiqué des personnels grévistes – enseignants, formateurs, personnels administratifs et salariés de l’exploitation et de l’atelier paysager – de l’Établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole de Saint-Germain-en-Laye/Chambourcy

Saint-Germain-en-Laye, le 9 janvier 2025,

Notre établissement, à taille humaine et à caractère familial, est idéalement situé au cœur de la Plaine de la Jonction. Il offre à ses apprenants un environnement de travail privilégié, tout en leur faisant bénéficier des atouts de l’enseignement agricole public. Parmi ces atouts, figurent une grande diversité de formations, des opportunités de mobilité internationale et une ouverture culturelle favorisée par de nombreux partenariats fructueux.

En ce jeudi 9 janvier 2025, nous étions une quarantaine – enseignants, formateurs, personnels administratifs et salariés de l’exploitation et de l’atelier paysager – à participer à un mouvement de grève pour défendre cet établissement auquel nous sommes profondément attachés et dont nous sommes fiers.

Cette grève avait pour but de manifester notre vive préoccupation face à la détérioration du climat social, ainsi qu’à la fermeture annoncée de deux classes de la filière générale (une classe de Première et une classe de Terminale). Soutenue par des élèves et étudiant(e)s, cette action visait à dénoncer des dysfonctionnements majeurs qui compromettent la qualité de l’enseignement, le bien-être des équipes pédagogiques et administratives, et, par conséquent, la qualité de vie au sein de notre établissement.

Un climat social délétère et une souffrance au travail insupportable

Depuis plusieurs mois, nous subissons un climat de souffrance généralisée dans notre établissement du fait d’une direction défaillante et d’un manque d’écoute flagrant de nos préoccupations. Plusieurs de nos collègues ont exprimé des souffrances profondes, certains allant jusqu’à évoquer des idées suicidaires, ce qui témoigne de la gravité de la situation. Les dysfonctionnements organisationnels, tels que des décisions incohérentes, une communication inadéquate et une gestion managériale autoritaire et contradictoire, viennent alimenter cette souffrance.

Une médiation insuffisante face à la gravité de la situation

La DRIAAF et le SRFD ont proposé une médiation, cependant, nous nourrissons des doutes quant à sa véritable efficacité, et craignons qu’il ne s’agisse davantage d’une mesure symbolique sans impact concret. Nous appelons donc à de véritables mesures pour traiter la souffrance au travail et les dysfonctionnements organisationnels qui gangrènent notre établissement.

La fermeture des classes, un signe supplémentaire de l’abandon de notre établissement

La fermeture de deux classes de la filière générale (une classe de Première et une classe de Terminale) est l’un des signes les plus visibles de la gestion défaillante de notre établissement. Cette décision, qui impacte directement la qualité de la formation dispensée, est perçue comme une conséquence d’une mauvaise anticipation et d’un manque de communication de la part de la direction. Les personnels dénoncent cette fermeture qui met en péril la pérennité de l’établissement, et accentue le sentiment de délaissement ressenti par l’ensemble des équipes. L’absence de vision claire pour notre établissement et de stratégies d’adaptation à ses besoins devient un réel problème.

Pour un changement de management et une vision stratégique ambitieuse

Nous appelons à un changement de management qui permette d’instaurer une vision stratégique claire et ambitieuse pour l’avenir de notre établissement. Cela implique une réflexion approfondie sur son attractivité, ses formations et ses partenariats. Il est essentiel que la direction adopte un pilotage transparent et participatif, fondé sur des projets concrets en phase avec les réalités du terrain. Ce pilotage doit également mettre en synergie les expertises et compétences des personnels. Nous demandons une concertation réelle, une implication active des responsables lors des moments clés de la vie de l’établissement, et un respect effectif des décisions exprimées au sein des instances consultatives et décisionnelles. Seul un tel changement pourra garantir la pérennité et l’excellence de notre établissement.

La nécessité d’agir pour garantir la pérennité de notre établissement

Nous œuvrons chaque jour pour la défense d’un enseignement agricole public de qualité, doté de tous les atouts nécessaires pour offrir un environnement d’apprentissage favorable à la réussite de nos élèves. Cependant, l’absence d’une vision stratégique claire, d’une gestion cohérente et respectueuse des personnels, ainsi que d’une anticipation adéquate des besoins de notre établissement, met gravement en danger son avenir.

Nous sommes déterminés à poursuivre ce mouvement, en appui au mouvement national initié par le SNETAP-FSU, afin de protéger l’enseignement agricole public face aux menaces pesant sur ses moyens et ses effectifs.

Plus que jamais, nous affirmons notre engagement à défendre notre établissement et à en préserver les nombreuses richesses. Nous souhaitons qu’il retrouve tout son prestige, d’autant plus dans un contexte où il est vital de former aux nouvelles pratiques agricoles et d’éduquer les futurs citoyens par un enseignement professionnel de qualité, dont notre établissement est un garant exemplaire.

 

Les personnels grévistes de l’EPLEFPA de Saint-Germain-en-Laye/Chambourcy.

 

 

Ci-dessous le message de remerciements adressé par le co-secrétaire de la section locale :

Chers collègues, chers compagnons d’engagement, de lutte, 

Aujourd’hui, neuf janvier, nous étions une seule voix,
Un seul battement d’un cœur qui ne fléchit pas,
Dans le tumulte des luttes, des buttes et des combats,
Nous avons brandi l’espoir comme étendard de choix.

Pour nos élèves, nos classes, pour nous et pour notre avenir,
Nous avons levé le poing pour ne pas céder au pire,
Chaque mot, chaque pas, chaque, banderole, chaque pancarte élevée,
Était un cri de justice contre l’injustice, une vérité clamée.

Au-delà des murs de ce lycée aimé,
S’élève la force de notre fraternité.
Ensemble, nous avons construit un rempart,
Contre l’oubli, contre le désespoir.

Merci à vous, compagnons infatigables,
Pour vos rires, vos pas de danses sur la nationale treize, vos élans admirables.
Merci pour vos mots, vos idées, vos bras levés,
Pour ce feu dans vos regards, pour ne pas plier.

Ce jour est une graine semée dans la terre,
Un geste qui, demain, portera des fruits sincères.
Nous savons qu’unis, face au vent qui nous blesse,
Nous sauverons notre lycée et écrire des pages de promesses.

Alors, à vous tous, un immense merci,
Pour avoir partagé ce combat, cette vie.
Que la flamme de nos luttes jamais ne vacille,
Car ensemble, nous ne serons que force.

Doudou Dieng

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