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Quatre heures de bras de fer au CTREA du 22 novembre 2019

Suite au boycott du dernier CTREA (lien : CTREA du 12 novembre boycotté par l’intersyndicale) et à coté des 1 500 policiers mobilisés sur Amiens afin d’assurer la protection du président Macron venu plutôt pour lancer sa campagne des municipales sur fond budgétaire présidentiel que de défendre le sort des salariés trompés, le SNETAP-FSU des Hauts-de-France a poursuivi le bras de fer pendant ce CTREA du 22 novembre qui n’avait plus l’obligation de quorum.

Après notre déclaration intersyndicale, les points suivants ont été abordés : Effectifs – Communication – Apprentissage – Formation continue – CPF – Carte de formations.

Vos représentant·es du SNETAP-FSU restent déterminé·es et continuerons à défendre l’Enseignement Agricole Public (EAP) notamment lors du prochain CREA…

Les représentant·es du SNETAP-FSU, seul·es, avec la suppléante de l’UNSA qui n’a fait qu’écouter nos débats, ont réussi·es à montrer de manière forte leur refus de collaborer à cette casse de l’Enseignement Agricole Public (EAP). Ceci avec plusieurs contre-arguments sincères qui ont souvent agacé le directeur de la DRAAF. Surtout quand ils écornaient son image de « chevalier blanc » contraint à prendre le chemin du « moindre mal » vers la réduction des moyens de l’EAP.

Le SNETAP-FSU est resté ferme et n’a pas compati à ces larmes de crocodiles.

Déclaration de l’intersyndicale

En début de séance, le SNETAP-FSU a fait le porte-parole de l’intersyndicale par la lecture de la déclaration ci-dessous

Effectifs

Concernant les effectifs, le SRFD a soulevé une rentrée plutôt bonne pour l’EAP alors que le Privé baisse. Mais il y a toujours des exceptions pour certains établissements. Les établissements comme Crézancy, Douai et Ribemont progressent fortement alors que Sains-du-Nord, Lomme et Dunkerque sont plus touchés par la baisse.

A noter une progression qui continue pour les classes de 4ème et 3ème. Mais cela profite plus au Privé qu’au Public puisque ces classes ne sont peu représentées dans le Public.

Le SNETAP-FSU a fait remarqué que cela est le résultat de la politique de l’Administration et que nous n’avions pas partagés (contrairement aux dires du SRFD) les avis des chefs d’établissement qui ont misé uniquement sur la filière technologique au détriment de ces classes de 4ème et de 3ème.

Au niveau des secteurs, ceux qui progressent sont la transformation, le commerce, l’agroéquipement et l’aménagement paysager. Les secteurs qui peinent sont le service à la personne, les productions agricoles et l’aménagement et forêt.

Concernant l’apprentissage, le SRFD a soulevé qu’il y a une dynamique qui se confirme.

Face à cette augmentation de contrat, le SNETAP-FSU a mis en garde sur le risque d’augmentation d’abus de la part de certains patrons qui profiteraient de cet engouement pour exploiter les apprenti·es. D’autant plus que l’État, faute de moyen, n’arrive plus à gérer correctement les contrôles.

Avant de conclure sur le sujet des effectifs, un débat sur la campagne de communication « l’aventure du vivant » a été lancé par le SNETAP-FSU. Ce débat a agacé la DRAAF-SRFD qui ne voit que du bon… Il ne faut pas compromettre le Ministre !

Le SNETAP-FSU a :

  • dénoncé la coïncidence du lancement de cette campagne quand le Privé baisse ses effectifs alors que le Public les maintiens;
  • dénoncé le financement de cette campagne sur les fonds du Public pour faire profiter aussi le Privé;
  • dénoncé le fait que l’État finance la communication pour le Privé;
  • dénoncé la pertinence de cette campagne sur le choix des logos, slogans et vidéos…
  • dénoncé que tous les CIO ne connaissent pas encore l’EAP.

Ensuite, nous avons remis la pression en abordant la communication des établissements privés des Hauts-de-France.

LE SNETAP-FSU a rappelé que le Privé ne respecte pas le code rural en matière de communication, par exemple, en omettant d’indiquer les classes sous contrat et en utilisant abusivement les logos des différents organismes d’État ainsi que l’effigie de la Marianne. Il a fait part du regret de n’avoir aucun retour de la DRAAF-SRFD  à ces alertes.

Dans le cadre de son mandat « Vigilance Privé », le SNETAP-FSU est déterminé à poursuivre la lutte contre ce non respect de contrat entre le Privé et l’État. Et de rappeler quand cas de récidive, l’État doit assumer la rupture de contrat conformément au code rural.

Apprentissage – formation continue -CPF

Un point sur l’apprentissage et la formation continue effectué par le SRFD, nous a permis de nous donner la situation réelle qu’induisent les réformes du gouvernement et notamment la loi sur l’apprentissage.

Pour synthétiser, c’est une révolution mal préparée, mal pensée où tout le monde est touché. Toutes les règles de fonctionnement et de financement sont changées dont certaines ne sont pas encore éclaircies pour les différentes centres voire même pour la DRAAF-SRFD !

Désormais, toutes les entreprises de formation peuvent faire de l’apprentissage. Toutes les entreprises peuvent être un CFA !

La DRAAF-SRFD ne peut plus maîtriser la carte des formations. Elle est même en difficulté pour avoir un dialogue avec les interlocuteurs de formation puisque leur nombre augmente. De plus, elle est aussi en difficulté de connaître tous les CFA !

Sans état d’âme, la DRAAF-SRFD nous a reconnu

de ne plus avoir le contrôle sur ces formations !

Ensuite le SNETAP-FSU a continué à jouer les « gâcheurs de l’autosatisfaction » en lançant un débat sur la neutralité des formations.

Le Compte Personnel de Formation (CPF) a remplacé le Droit Individuel à la Formation (DIF). Dans le cadre du CPF, chaque agent·e voit son compte alimenté à hauteur de 500 € par année de travail. Pour davantage de précision sur le CPF, cliquez sur le lien ci-dessous :

Lien : Service-Public.fr – Compte personnel de formation (CPF)

Dans le cadre du CPF, le SNETAP-FSU a relevé la faille suivante : la possibilité pour une entreprise de créer son propre centre de formation, de former ses propres salarié·es et de faire payer ses propres salarié·es.

Carte de formation

La DRAAF-SFRD souhaite renforcer les filières générales quand c’est possible. Pour les établissements historiquement orientés sur les filières professionnelles, elle souhaite les consolider par la « formation lycée – apprentissage ». C’est-à-dire par la mixité.

Un dialogue dialogue de sourds s’est instauré. Le directeur de la DRAAF, fatigué par 4h de débat et après avoir affirmé que « l’hypothèse de la mixité n’est pas sûr que c’est la bonne » puis qu’il valait le coup d’entrer dans cette mixité car il y voyait un intérêt pédagogique, a préféré de passer au vote.

Le SNETAP-FSU ayant argumenté son refus de cette stratégie qui ne fait que répondre à la baisse des moyens au détriment de la qualité pédagogique et des apprenants, ayant démontré que la mixité ne tient pas réglementairement notamment au niveau des fiches de service (les apprenti·es ne seront pas reconnu·es dans les effectifs) puis soulevé que le personnel sombre de plus en plus dans la souffrance au travail, a exprimé son refus de vote afin de bien marquer qu’il refuse toute collaboration avec l’Administration pour cette casse de l’EAP.

« On ne renonce pas à sauver le navire dans la tempête parce qu’on ne saurait empêcher le vent de souffler » -Thomas MORE

Le combat n’est pas terminé, le SNETAP-FSU est motivé pour assurer la lutte au troisième round, c’est-à-dire lors du CREA.