Radinghem a veillé pour l’enseignement agricole public
L’équipe pédagogique mobilisée du lycée agricole public de Radinghem, à l’instar de la grande majorité des établissements agricoles publics de France répondant à l’appel des syndicats CGT Agri, FO Enseignement Agricole, SNETAP-FSU, SUD Rural Équipement, a passé la soirée du 9 mai dans l’établissement pour dénoncer la dégradation annoncée des conditions d’apprentissage de leurs élèves et étudiants et de leurs conditions de travail et d’emploi.
Lien : SNETAP-FSU – La Nuit des Lycées Agricoles Publics
Notre enseignement agricole public menacé !
En effet, la reprise des suppressions de postes dans l’Éducation, conjuguée avec des contre-réformes à l’économie (du lycée, des seuils de dédoublements…), met en difficulté le lycée agricole de Radinghem dans sa préparation de la rentrée 2019, comme l’ensemble des lycées de l’Enseignement Agricole Public.
On citera la difficulté d’assurer l’ensemble des dédoublements de classes, dont les seuils sont ré-haussés et, de surcroît, deviennent indicatifs. Les seuils seront laissés à l’appréciation du chef d’établissement qui devra composer avec un volume horaire en baisse. Dans ces conditions, comment assurer la sécurité des élèves et étudiants (en laboratoire, en atelier, en TP…) et comment conduire une pédagogie permettant l’accompagnement de tous les jeunes ?!
Autre difficulté majeure, comment assurer le financement des enseignements facultatifs (cynégétique, engagement citoyen) ?… S’il restent optionnels pour nos élèves, nos établissements ont l’obligation de les proposer !
On citera, enfin, une approche strictement gestionnaire des conditions de travail des formatrices et formateurs de l’UFA (ex-CFA) et CFPPA qui conduit à une régression inacceptable, sur fond de libéralisation, pour ne pas dire de privatisation de l’apprentissage livré aux branches professionnelles.
Ces dégradations annoncées, les personnels mobilisé·es les refusent. Ils entendent par leur soirée militante dénoncer ces mesures et exiger l’abandon de la politique engagée.
Notre mobilisation prend de l’ampleur !
Des actions diverses se sont déroulées : boycotts d’instances nationales, pétition en ligne (https://intersyndicale.fr/) et papier, interpellation des parlementaires pour exiger les moyens de fonctionnement pour l’enseignement agricole public. Cette décision sur les dédoublements est la goutte d’eau faisant déborder le vase dans un contexte de réformes tous azimuts à marche forcée.
Celles-ci ne tiennent pas compte de l’avis des professionnel·les que nous sommes et ne prennent pas en considération l’intérêt des élèves : réforme de la filière technologique (la résistance des enseignant·es a permis de conserver les périodes de stage en milieu professionnel mais la dérégulation des enseignements pluridisciplinaires reste inacceptable), réforme de la voie professionnelle et de l’apprentissage (les UFA (ex-CFA) rentrant de plein fouet dans le champ de la concurrence), réforme de l’accès à l’enseignement supérieur (fonctionnement anxiogène de Parcoursup)…
Ne tenant pas compte des aspirations sociales et sociétales exprimées dans les mouvements de ces derniers mois, ces mesures visent à affaiblir les services publics et à supprimer des postes de fonctionnaire.
Notre instance académique, la DRAAF-SRFD, nous a annoncé une baisse de la Dotation Globale Horaire de 2,66 % sur les trois années qui arrivent pour les établissements agricoles publics des Hauts-de-France. Ceci représente une diminution de 7 502 heures, soit l’équivalent de 5 classes ou de 11 postes.
Pour parvenir à cet objectif, la DRAAF-SRFD propose de déstructurer l’Enseignement Agricole Public des Hauts-de-France en croisant les parcours de l’apprentissage et du scolaire temps plein, en mixant les publics (apprentis et élèves), en instaurant des parcours composites… Elle compte adapter les formations à la réforme de l’apprentissage : moins de bac pro dans les lycées en découpant la formation avec les UFA, quelques miettes de formations générales pour donner l’impression d’un nombre de classes maintenu…
La DRAAF-SRFD a déjà profité de la réforme du bac général et technologique pour économiser 1 500 heures à la rentrée 2019.
La DRAAF-SRFD ne donnera aucun moyen supplémentaire pour l’inclusion des élèves handicapé·es et ceci malgré les besoins grandissants : le Ministère dit oui à l’inclusion des élèves handicapé·es, oui à la pédagogie, mais ne donne pas de moyens.
Nous ne lâcherons rien !
Ces luttes ont déjà conduit le président de la République à se dire prêt à revenir sur l’objectif de suppression des 120 000 postes de fonctionnaire, si le budget le permet.
C’est pourquoi, nous avons décidé d’accentuer le bras de fer engagé en prolongeant la mobilisation pour la Fonction Publique du 9 mai par une « soirée de veille de l’enseignement agricole public ».
Nous prévoyons aussi de nous retrouver avec les collègues à la manifestation parisienne pour l’Éducation le 18 mai et à la mobilisation de l’enseignement agricole public des Hauts-de-France le 21 mai devant la DRAAF-SRFD d’Amiens.
Notre action dans la presse
Le journal agricole et rural du Nord et du Pas-de-Calais, « Terres et Territoires », a relayé notre action. Vous pouvez le consultez au lien ci-dessous :
Ci-dessous l’article du journal « La Voix du Nord » :