Audience lors de la visite ministérielle sur l’EPL d’Arras

Organisation de la visite : Entre mise en scène et exclusion du personnel

La direction de l’établissement a organisé la visite de la Ministre de l’Agriculture en s’appliquant à créer une image soignée et valorisante, semblable à un « village Potemkine »*. Cette mise en scène visait à refléter un établissement exemplaire, au prix de négliger certain·e·s acteurs·trices essentiel·le·s. Le programme de la visite incluait un accueil de la ministre, un déjeuner en présence des élèves sans véritable interaction, une visite des installations, ainsi qu’un échange avec des étudiant·e·s. Cependant, l’absence d’invitation pour le personnel et le rôle réservé aux élèves, notamment ceux ayant effectué un trajet depuis Radinghem, interroge. Certains étudiant·e·s n’ont même pas pu déjeuner avec la ministre, et ont été chargés de servir pendant le repas, une tâche éloignée de leur formation initiale.

Ambiance : Une quête de paraître au détriment de la transparence

La réception a été empreinte d’une volonté de montrer une image irréprochable de l’établissement, au détriment de la transparence. Le personnel et les représentant·e·s syndicaux·cales n’ont pas été convié·e·s à participer, contrairement à d’autres membres du Conseil d’Administration. En effet, les représentants de L’Élan commun n’ont pas été invités, en raison de l’absence d’espaces de rencontre prévus pour le personnel. En parallèle, la présence de deux autres directeurs d’établissements similaires soulève des questions sur la cohérence des choix de représentation.

Audience avec la conseillère de la ministre, la DGER et le SRFD

Grâce à l’intervention du secrétariat général du SNETAP-FSU, nous avons pu obtenir en dernière minute une audience de 30 minutes avec les représentant·e·s ministériel·le·s. Bien que la ministre elle-même n’ait pas pris part à cet échange, la rencontre s’est déroulée dans un esprit cordial et constructif. La conseillère de la ministre et l’adjoint de la DGER ont pris soin de noter nos revendications, sans les minimiser ni les contredire.

Accompagné·e·s de quatre camarades du SNETAP-FSU d’Arras, du co-secrétaire régional SNETAP-FSU des Hauts-de-France et du représentant local de Sud Rural et Territoires, nous avons rencontré la conseillère de la ministre, l’adjoint de la DGER, ainsi que le chef et l’adjoint du SRFD.

Voici nos principales revendications :

 

Le chef du SRFD a tenté de minimiser certains points, mais n’a reçu aucun soutien, et la discussion a rapidement repris avec la conseillère de la ministre et l’adjoint de la DGER.

  • Conditions de travail et reconnaissance : La conseillère a reconnu l’importance de ce point, affirmant que la ministre est sensible à la situation de tous et toutes les agent·e·s. L’adjoint de la DGER s’est engagé à améliorer la rapidité de paiement et de signature des contrats.
  • Santé et sécurité au travail : L’adjoint a admis les carences actuelles et a annoncé des formations pour sensibiliser les équipes dirigeantes.
  • Pédagogie et vie scolaire : La conseillère s’est montrée préoccupée par la baisse du niveau des élèves. Beaucoup d’interrogations ont été émises. Nous avons pu expliquer que le manque de Dotation Globale Horaire (DGH) et la réduction des groupes en effectifs réduits affectent la qualité pédagogique, compliquent la concentration des élèves et empêchent l’enseignement complet de certaines parties du référentiel, comme les travaux pratiques de chimie, en raison de la surcharge des laboratoires. La conseillère a noté aussi les difficultés d’inclusion des élèves et surtout des apprenti·e·s.
  • Mise en valeur excessive de l’établissement : Ils ont été attentifs aux dérives possibles d’une politique de « mise en valeur » qui peut mener à une marchandisation de l’école.
  • Gestion du Pacte : Face aux interprétations variables de la note de service par plusieurs directions, un rappel des directives pourrait être prochainement mis en place pour encadrer sa mise en œuvre.
  • Dialogue social : Ce point a été pris avec sérieux et gravité par la conseillère et l’adjoint de la DGER.

 

Conclusion : Un bilan mitigé entre communication institutionnelle et réalités du terrain

Cette visite a révélé les limites de la communication institutionnelle de l’établissement, qui semble privilégier l’image à donner plutôt que les préoccupations réelles du personnel et des étudiant·e·s. Cependant, l’audience obtenue par le SNETAP-FSU au nom de L’Élan commun a permis de faire entendre la voix du personnel, et de souligner les défis concrets de l’enseignement agricole public auprès des représentant·e·s ministériel·le·s.

Les revendications portées par notre section de l’EPL d’Arras renforcent celles de L’Élan commun à l’échelle nationale, en réclamant davantage de transparence, d’écoute et de soutien pour le personnel.

Cette performance a été rendus possible grâce aux cotisations et aux retours de nos adhérent·e·s lors de réunions syndicales. Si vous partagez les mandats du SNETAP-FSU et souhaitez nous soutenir, ou mieux encore, participer activement à orienter nos actions et construire nos revendications, n’hésitez pas à adhérer au SNETAP-FSU.

Pour adhérer en ligne : Lien : Adhérez au SNETAP-FSU

Rendez-vous le jeudi 5 décembre pour poursuivre ce combat, et portons haut et fort nos revendications dans la rue !

 

* L’expression « village Potemkine » désigne un trompe-l’œil à des fins de propagande.

Selon une légende historique, de luxueuses façades en carton-pâte auraient été érigées à la demande du ministre russe Grigori Potemkine afin de masquer la pauvreté des villages lors de la visite de l’impératrice Catherine II en Crimée en 1787.

(Source : Lien : Wikipédia )

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