Pour compenser un mode « dégradé » rien de mieux que la diminution des moyens pour le Ministère de l’agriculture.

Le Ministère de l’agriculture continue son programme de suppression de postes dans l’enseignement agricole publique (prévu de 2019 à 2022) comme si la crise de la COVID n’avait pas eu lieu. Pire, il décide même que certaines heures ne seront payées qu’une demi-heure…

En noir nos demandes, en bleu les réponses de la DRAAF.

Une quinzaine de personnel des lycées agricoles publics des Hauts de France s’est regroupée devant la DRAAF à 15h30 le 30 juin 2020 à Amiens.
Une délégation de 5 personnes a été reçue par le DRAAF et la Cheffe du SRFD.

Intersyndicale SNETAP-FSU, Sud Rural, devant la DRAAF le 30 juin 2020

Tout d’abord, un point de situation avant la crise de la COVID.

  • Depuis des années il y a multiplication des heures non affectées (pluri, EIE, EIL, stage collectif, AP).
  • Au début les heures sont réellement présentes mais rapidement, elles servent à d’autres choses.
  • L’augmentation des seuils (16/19, 24/27…).
  • Un plan de suppression d’emplois maintenu sur la période des rentrées 2019 à 2018.

Tout cela se fait au détriment des élèves, des enseignements et des collègues.
Après la création d’heures complémentaires qui n’ont de complémentaires que le nom car elles servent juste à masquer les manques patents de moyens, voici les heures qui ne comptent qu’à moitié.
La DGER a décidé, maintenant de mettre en pratique la diminution par deux du temps de l’aide personnalisé (AP). Une heure d’aide personnalisée en bac technologique ne comptera que pour une demi-heure dans la fiche de service des enseignants lors de la rentrée prochaine.

La DRAAF comprend notre demande mais nous fait remarquer que les 0,5 étaient déjà dans l’arrêté l’an dernier. Nous avons répondu que nous contestions déjà l’arrêté pour les seuils l’an dernier et que, de plus, aucun lycée n’avait appliqué ce ratio cette année.

Ensuite, comment peut-on croire que 3 mois d’enseignement « en mode dégradé » pourront être compensés par un volant d’HSE (heures supplémentaires exceptionnelles) pour les enseignants et les élèves volontaires.

Nous avons tous vu sur les quelques semaines de présentiel, que les élèves volontaires n’étaient pas les plus en difficultés, loin de là.
Nous avons tous compris qu’il fallait, enfin, recharger nos batteries loin des visios, des confinements et du stress…

La DRAAF nous explique que les HSE seront données en fonction des demandes motivées au plus près du terrain dans les établissements. Nous faisons remarquer qu’elles ne seront utilisées que par des personnels volontaires et qu’aucun système de bilan des décrocheurs et de la nature du décrochage n’est pour l’instant prévu.

Et en conclusion :
Cette période où le travail et la vie privée ont été mélangés, où les élèves en difficultés ont de plus en plus décrochés pour certains malgré les efforts de toutes les équipes, ne peut se conclure par quelques HSE et la diminution par deux de la valeur de certaines heures.
C’est un vrai coup de couteau dans le dos pour les personnels.
Le Ministère de l’agriculture doit, a minima, geler les fermetures de postes comme cela a été fait à l’éducation nationale. Serions-nous les seules à devoir rendre de l’argent sur le dos de la formation de nos élèves futures agriculteurs, aménageurs, écologues…
Le « nouveau monde » ne s’appliquerait donc pas à l’enseignement agricole ?

Nous vous demandons de porter au Ministère notre parole de révolte face aux mépris du Ministère et de la DGER qui répondent, contre toute logique, par une diminution de la valeur du travail et par une absence totale de vision sur le nécessaire aménagement de la rentrée prochaine pour de nombreux élèves et apprentis.
Les CAP (Commissions Administratives Paritaires), le mouvement des ACEN, le traitement des sortants concours ont montré le peu de cas que le Ministère fait de ses agents. La casse risque de continuer avec les fusions des CHSCTREA et CTREA. Nous avons renoué un dialogue avec vous (la DRAAF) sur la crise du COVID, ne laissait pas le Ministère, en tant que son représentant, dès la rentrée prochaine dans une opposition frontale.

Le DRAAF communiquera la colère des personnels des Hauts-de-France au Ministère de l’agriculture.

Lien : SNETAP-FSU – Mobilisation en Picardie au JT France 3 Picardie


Pétition

La mobilisation réussie d’hier a permis à de nombreux·ses collègues de faire entendre leur voix lors d’audience avec les autorités académiques et d’obtenir pour ce vendredi 3 juillet une audience à la DGER.

L’intersyndicale appelle donc à poursuivre sous une nouvelle modalité la mobilisation. Nous vous demandons donc de signer et faire signer massivement la pétition ci-dessous :

Lien : Pétition – La rentrée 2020 ne peut être sacrifiée FAIRE DE L’AP, c’est ENSEIGNER !


Contacts pour la presse :
Frédéric Chassagnette – Co-Secrétaire Général du SNETAP-FSU
Clémentine Mattei – Co-Secrétaire Générale du SNETAP-FSU
Thierry Jacob, Co-Secrétaire Général de la CGT Agri
Dominique Blivet, Secrétaire National SUD Rural Territoires
Sylvain Guénard, Co-Secrétaire Régional du SNETAP-FSU des Hauts-de-France
Régis Martinage, Co-Secrétaire Régional du SNETAP-FSU des Hauts-de-France