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Première victime financière

dans les Hauts-de-France

suite au confinement

Suite au confinement, un centre de CFPPA-UFA des Hauts-de-France en difficultés financières a décidé de suspendre les contrats de vacations.

Bien que nous n’acceptons pas que des précaires fassent les frais de cette mauvaise gestion de crise sanitaire dont aucun·e agent·e n’est responsable, la façon inhumaine et méprisante qu’une vacataire, consciencieuse, s’est fait retirer de ses services reste inacceptable.

D’autant plus que cette personne s’est beaucoup investie, comme nous tous, pour assurer la « continuité pédagogique »…

Tu ne fais plus de cours.

Désolé, ton directeur ne peux pas te le dire directement.

Ci-dessous le courriel ouvert qui a été adressé au directeur de l’EPLEFPA :

Monsieur le directeur de l’EPLEFPA,

par entretien en visioconférence le lundi 12 mai 2020 matin, nous vous avons demandé des précisions et votre position à propos de la rupture brutale et inhumaine des activités pédagogiques d’une vacataire au sein de l’UFA de XXXXXX pendant cette période anxiogène de confinement.

N’étant pas informé par vos services de cette situation, vous avez réservé votre décision pour la rendre après consultation du directeur du CFPPA/UFA du XXXXXX.

En fin d’après-midi, vous nous avez fait part de votre décision de suivre celle de votre directeur du CFPPA/UFA du XXXXXX.

De nouveau, nous nous indignons et protestons sur la forme de cette rupture.

Il est intolérable d’observer qu’une agente vacataire apprenne, un vendredi, par une collègue et par absence d’EDT que l’UFA ne fait plus appelle à ses services pour les semaines suivantes, sans en avoir été informée au préalable par l’équipe de direction.

De même, nous jugeons inhumain, de signifier aux collègues de l’UFA qu’une partie des contrats de vacations/prestations sont suspendues, suite à un blocage d’activité du CFPPA pour cause du coronavirus, par courriel sans avoir au préalable pris le soin d’informer les personnes concernées, ni les représentant·es du personnel.

Au préalable, il aurait été plus humain d’avertir de vive-voix, par téléphone, les vacataires concerné·es par cette rupture de contrat. D’autant plus que dans l’ensemble, ces vacataires, comme pour toutes·tous les autres agent·es, ont fait preuve de sagesse et de responsabilité pour assurer au mieux la « continuité du service» et ceci sous une ambiance inédite et anxiogène.

Les vacataires comme les agent·es ne sont pas des chiffres, ce sont des personnes humaines qui méritent davantage de considération.

Nous nous indignons et protestons aussi de cette absence de dialogue social auprès des organisations syndicales.

Nous avons appris cette mauvaise surprise par un message de notre collègue qui s’interrogeait sur sa situation officieuse. Alors qu’à la veille, nous avons assuré la tenue du groupe de travail hygiène et sécurité avec l’équipe de direction.

Nous observons que, contrairement à votre discours de pré-rentrée et vos actes vers le dialogue social, certains membres de la direction ne sont pas encore prêts à aller dans ce sens avec respect des représentant·es syndicales.

Les représentant·es SNETAP-FSU de l’EPLEFPA du XXXXXX ont tourné la page mais elles·ils n’ont pas oublié·es les douleurs infligées par la fracture de dialogue social du passé.

Nous souhaitons que cesse ce manquement.

Nous profitons de ce courriel pour vous réclamer d’avantage de transparence sur la gestion humaine de la pédagogie pour toutes les formations de l’EPL comme il se doit (Par chair, heures attribuées, heures supplémentaires, heures de vacation, …) afin de dé-précariser au maximum certain·es agent·es.

Nous nous indignons et protestions sur le fond de cette rupture.

Toutes·tous les vacataires et agent·es, sans exception, se sont investi·es, souvent au-delà du temps de travail classique, pour assurer la continuité du service public. Parfois même en mettant leurs soucis personnels au second plan, en utilisant leur propre matériel puisque l’Administration ne peux pas en fournir pour toutes·tous les agent·es comme il devrait être pour le télétravail. Les enseignant·es ont dû·es faire preuve de créativité face aux manquements numériques. Car contrairement à la propagande du gouvernement, rien n’était préparé.

Pour ces raisons, les vacataires comme pour les agent·es n’ont pas à subir cette double peine de rupture de contrat pour une crise sanitaire mal anticipée et gérée dont elles·ils ne sont aucunement responsables.

Nous avons espéré et nous souhaitons toujours que ces vacataires précaires soient maintenu·es dans leur activité jusqu’au moins la fin de ce mois, c’est-à-dire de la prise de décision par le Premier Ministre sur l’éventualité d’une reprise.

Nous sommes d’autant surpris de cette décision précipitée que la veille nous avons fait preuve de responsabilité en étant conscient des difficultés financières que cette crise sanitaire apporte au CFPPA-UFA, en proposant de prioriser les formations de ce centre et notamment les formations courtes d’adultes et en acceptant d’essayer de faire avancer un CHSCT REA spécial CFPPA-UFA. En fait, sans le savoir, nous avons anticipé le message de la directrice générale de la DGER.

Les personnels ne doivent pas être des variables d’ajustement économique dans un service public, dans une école républicaine.

Nous regrettons « l’uberisation » malsaine du CFPPA-UFA et des formations en générale

Nous regrettons la part économique qui augmente, pour ne pas dire monopolise, la gestion du CFPPA-UFA.

La veille du confinement, pour des raisons financiers, comme la plupart des centres, vous avez décidé de maintenir l’ouverture des formations courtes en fermant les autres formations en présentiel. Il a fallu l’intervention du SNETAP-FSU au niveau national pour supprimer cette injustice de protection sanitaire qui a fait ses preuves.

Toujours pour répondre à la politique libérale, aux lobbyismes des entreprises, les apprenti·es n’ont pas le droit au confinement (refusé par le ministère) et doivent faire face seuls à la loterie des mesures sanitaires respectées ou pas de leur maître d’apprentissage puisque nous n’avons aucune possibilité d’effectuer de contrôle sérieux sur les stages en entreprise. Cette injustice n’est pas encore réparée par le ministre de l’agriculture et de l’alimentation.

Pour répondre aux difficultés financières suite au confinement, vous avez décidé de rompre les contrats de vacations/prestations pour les faire remplacer par les permanent·es en sous-horaire, ceci sans un mot sur la qualité pédagogique. Avec toute la bonne volonté des agent·es, un remplacement pédagogique demande du temps pour atteindre le niveau pédagogique de l’agent·e remplacé·e. Nous émettons beaucoup de doutes que cela soit atteint pendant les quelques semaines qui nous restes.

La gestion des formations s’oriente de plus en plus vers une gestion purement financière en demandant davantage de sacrifice aux apprenti·es et aux agent·es (par exemple coefficient 0,5 des heures de pluri) ceci avec l’argument libéral de faire face à la concurrence. Ceci sous un asservissement administratif accepté, quelque fois à contre-cœur mais faiblement indigné, par les dirigeants à chaque niveau de l’échelle hiérarchique de l’enseignement agricole.

Au fil des années, les formations (lycées inclus) s’orientent vers une marchandisation ne profitant à une très faible minorité au détriment des valeurs du service public, de l’école républicaine, de la formation de citoyen·ne-professionnel·le autonome, de l’enseignement à produire autrement et ceci en accentuant la dévalorisation des agent·es.

L’école libérale, numérique méprisante de l’humain, désirée par M. Blanquer, entouré de ses lobbyistes libéraux dont certains sont de l’extrême droite (ancien membre du Club de l’Horloge – article « Le directeur de cabinet de JM Blanquer siège à l’Ifrap » du « Le café pédagogique »), sera à combattre. Nous citons M. Blanquer car il s’ingère de plus en plus dans l’enseignement agricole.

L’école n’est pas une marchandise, cette politique nationale, qui ne s’assume pas, n’excuse aucunement de jeter ainsi des personnes.

Pour les représentant·es SNETAP-FSU de l’EPLEFPA du XXXXXX,