Courrier des élus SNETAP du conseil d’administration de LEGTPA de la Baie du Mont-Saint-Michel au SRFD Normandie.

Monsieur,

Nous nous permettons de vous interpeller afin de vous relater les incidents survenus durant le Conseil d’Administration du Lycée Agricole de la Baie du Mont Saint Michel du lundi 19 novembre dernier.

Lors de ce conseil, qui s’est globalement bien déroulé, un élu, représentant de l’exploitation agricole du lycée a marqué son inquiétude quant à la perte de huit hectares dont bénéficiait l’exploitation du lycée au titre d’une convention d’occupation précaire contractualisée avec la ville de Saint Hilaire du Harcouet.

Cette reprise de réserve foncière est en effet sujet de questionnement légitime au regard de la rénovation récente de l’exploitation et du projet global qui l’encadre. Pour rappel, sous la demande du conseil d’administration il y a six ans, la région a engagé une rénovation globale de l’exploitation afin de la rendre plus viable et plus en lien avec les réalités techniques de la filière agricole bovin lait. Le projet a donc porté sur la construction d’une nouvelle stabulation équipée d’un robot de traite associée à un système fourrager basé sur la valorisation du pâturage. Ces choix visaient également à développer l’agroécologie tel que cela peut être mentionné au sein des référentiels de formation. Bien qu’elle se doit de montrer certaines formes de viabilité, une exploitation d’un lycée agricole demeure avant tout un outil de formation.

Plusieurs acteurs au sein du CA ont alors proposé différentes pistes de réflexion face à la perte des huit hectares qui pourrait être de nature à limiter l’autonomie alimentaire via le pâturage. La diversité des propositions a montré une assemblée d’élus et de représentants concernés et soucieux de la réussite du projet dans tous ses aspects.

Le Président du Conseil d’Adminstration, M. Sebastien Amand (reprsésentant FDSEA) a alors pris la parole pour, semble t-il, recadrer les débats. En usant d’une voix forte et de grands gestes ce dernier a demandé aux membres du conseil « d’arrêter de rêver ». Il rejetait ainsi l’idée que le conseil puisse solliciter la Région Normandie pour demander un éventuel investissement foncier ; « qu’il fallait arrêter de fumer la moquette » quant à l’idée qu’un moyen technique puisse être mis en œuvre au sein de l’exploitation pour permettre de profiter d’une surface de pâturage plus conséquente (référence au projet de passerelle ou boviduc). Il a poursuivi en remettant en cause le projet même de pâturage qu’il qualifie de non viable et qui émane, selon lui, de son prédécesseur (M. Francois Dufour) qu’il a qualifié de « d’hurluberlu » et de « farfelu ». Constructivement nous avons essayé de rappeler que le projet relevait du conseil d’administration d’il y a six ans où il était d’ailleurs membre et que de tels propos et comportements n’étaient pas propice à des débats constructifs. Face au manque de réaction, nous, élus du SNETAP-FSU avons préféré quitter la séance du conseil.

Comme vous pourrez le constater dans l’allocution que nous avons faites en ouverture de ce conseil, nous estimons que les efforts partagés de tous les acteurs du lycée et de ses partenaires nous permettent aujourd’hui d’aborder plus sereinement et constructivement l’avenir de notre établissement. Nous avons en effet maintenant les moyens de progresser positivement pour conforter nos effectifs et dispenser des enseignements de qualité.

Dans ce contexte favorable, nous trouvons regrettable que notre Président du Conseil d’Adminstration se présente comme un obstacle aux choix collectifs réalisés ou nous attendons qu’il soit, au moins, un acteur constructif dans ses débats.

Aussi, nous vous demandons qu’un rappel lui soit fait de votre part quant à ses responsabilités et devoirs en tant que membre du Conseil d’Administration et plus encore dans sa qualité de Président. Si ce dernier n’en voyait pas la nécessité, nous l’inviterons alors à rendre disponible son statut au sein du conseil d’administration afin de favoriser le succès des projets en cours et à venir.