LECTEURS-SCRIPTEURS : DE NOUVELLES TÂCHES QUI NÉCESSITENT UNE RECONNAISSANCE ! par Franck-Olivier Pauvert co-secrétaire SNETAP-FSU Normandie
La loi du 11 février 2005 impose de prendre en compte des besoins spécifiques de certains élèves. Depuis plusieurs années, les équipes pédagogiques alertent sur les difficultés de mise en place de cette loi. Au CTREA Normandie, nous demandons une synthèse régionale pour connaître le nombre de candidats qui nécessitent des lecteurs-scripteurs, et le nombre d’heures de travail que cela représente. Les besoins (sans cesse en augmentation) impliquent de nouvelles tâches et une organisation spécifique. Pour le moment,l’administration ne prend pas ses responsabilités et laisse se débrouiller les enseignants « responsables » des CCF pour trouver les bonnes volontés, ne respectant pas toujours les NS en vigueur.
Le DGER en visite en Normandie est interpellé en juin 2018 par les personnels. Sa
réponse est édifiante : « Ces tâches font partie du service des enseignants ». Mais le point de vue des principaux intéressés n’est pas vraiment le même. Toujours
du « travail invisible », qui constitue un manque de reconnaissance et qui accroît
le mal-être au travail. Cette situation n’est plus tenable pour les équipes pédagogiques comme pour les élèves.
Ainsi les collègues du LEGTA d’Yvetot, réunis à l’initiative du SNETAP-FSU, ont pris les décisions suivantes :
• avis de l’équipe pédagogique sur les PAP, en lien avec les professionnels et les familles
• publication par la direction, en début d’année, d’un état des besoins en 1/3 temps et en lecteurs-scripteurs calculés en heures.
Ils ont par ailleurs tenu à affirmer des principes fondamentaux : les personnels
(enseignants ou non-enseignants) qui se positionnent sur ces créneaux doivent être
volontaires, formés (et compétents pour la matière évaluée), et le travail effectué doit
être reconnu en conséquence. La reconnaissance de ce temps de travail peut être prévue en contrepartie de la journée de solidarité (à la place d’une JPO par exemple).
Si cette organisation n’est pas mise en place, les personnels ont prévenu : ils
n’effectueront plus cette tâche ! Au CI de juin 2019, la direction a présenté
l’organisation prévue pour 2019-2020, qui reprend les principales propositions
des personnels mobilisés. De manière plus globale, il est impératif de se pencher sur l’évolution du métier d’enseignant. Trop souvent, il s’agit de « charger la barque » avec de nouvelles tâches non rémunérées. Il est temps que la DGER reprenne les négociations et reconnaisse le « travail invisible » des enseignants !