A la demande de notre fédération, le Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine représenté par son Vice-président chargé de l’éducation, M. Nembrini, accompagné de ses services, a reçu, le lundi 18 septembre 2023,une délégation de la FSU-NA afin d’échanger sur les annonces gouvernementales en matière d’évolution de la carte de formation et sur les projets d’évolution de la carte en cours.
Réforme de la construction des cartes de formation
Un des objectifs de la réforme des lycées professionnels est de revoir la carte des formations en baissant d’au moins 15% le nombre de formations. Et en ciblant particulièrement les formations tertiaires.
Cette réforme s’appuiera sur un “logiciel” nommé Orion permettant de synthétiser les informations permettant de juger l’efficacité d’une formation, et ceci à partir d’un dialogue extrêmement localisé sous l’égide des sous préfets et avec les acteurs économiques du bassin d’emplois. Ce dialogue s’appuiera aussi sur les nouveaux bureaux d’entreprise (BDE). Les avis ainsi construits permettaient de définir les évolutions à mettre en œuvre que les CREFOP, CAEN et Région[1] n’auraient plus qu’à voter. Nous attendons la sortie de la circulaire définissant cette marche à suivre.
S’ils ont eu connaissance des projets de nouvelle procédure, les services du Conseil Régional émettent des doutes sur l’application de celle-ci. Pour eux actuellement aucune modification n’a été apportée au protocole de construction de la carte de formation avec le rectorat. Le CR rappelle son désaccord avec la réforme des Lycées Professionnels proposée par M. Macron et juge irréalisable en Nouvelle-Aquitaine la suppression de 15% des formations. Le logiciel Orion donne un certain nombre d’indicateurs qui participent déjà au débat et les bureaux d’entreprise n’ont pas de consistance aujourd’hui sur le terrain.
Il continue de défendre des évolutions de carte de formations en accord avec sa politique de maintien des petits lycées professionnels tout en tenant compte de l’attractivité et de la pertinence des formations. Cependant les services doivent s’adapter aux contraintes budgétaires imposées par le rectorat.
La FSU a rappelé son opposition à la réforme Macron et ses objectifs qui déstabiliseraient fortement le maillage de la carte de formation, qui limiteraient l’accès par les jeunes à des formations scolaires diversifiées (certainement en leur imposant de passer par la voie de l’apprentissage) mais aussi qui mettrait en grandes difficultés les personnels de l’éducation spécialisé et l’ensemble de la communauté éducative pour qui ces annonces représentent un véritable plan social. Au-delà, le caractère clairement ultra adéquationniste de cette réforme qui s’appuie uniquement sur des critères d’insertion très localisés et pour répondre à des besoins immédiats du tissu économique du bassin d’emplois est particulièrement dangereux. En effet, il nie l’importance des enseignements initiaux qui permettront aux jeunes de s’insérer globalement dans la société quel que soit leurs choix futurs, notamment leurs lieux de résidence, mais aussi de pouvoir progresser professionnellement et socialement dans un monde qui change rapidement et dont il faut comprendre les évolutions qui impactent aussi les métiers. Enfin la méthode proposée, dont l’utilisation d’un logiciel qui porte une doctrine sous des semblants d’objectivité laisse croire que la carte des formations ne nécessite pas une vision politique et notamment d’aménagement des territoires et de réponse sociale et prospective. Bien au contraire, la FSU soutient que l’éducation et donc la carte des formations est un levier politique essentiel pour permettre le progrès social, l’émancipation des jeunes, et aujourd’hui pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux qui s’imposent.
Evolution de la carte des formations pour la rentrée 2024
Sur l’évolution de carte de formations 2024, la FSU a demandé à connaître l’ensemble des projets en cours de discussion sur la Nouvelle-Aquitaine dès début septembre. Il reste maintenant peu de temps avant que celle-ci ne soit votée. D’ores et déjà la FSU dénonce que les choix soient fait à moyens contraints, pour réellement dynamiser la carte des formations, aussi pour s’adapter aux enjeux de réindustrialisation et environnementaux, tout en rassurant les communautés éducatives, il est nécessaire de pouvoir donner leur place à des formations sans en fermer d’autres a priori. De plus la FSU n’acceptera pas la volonté constatée de réduire le temps de formation en supprimant des bacs professionnels ou CAP au profit de certificats de spécialisation.
N’hésitez pas à faire remonter les informations via votre syndicat de votre établissement concernant la carte des formations.
La FSU N.A interviendra autant que possible en amont pour porter la voix des agent.es puis lors du vote au CREFOP et des CAEN.
Elle continuera aussi son travail avec le Conseil Régional afin de porter ses mandats correspondant aux compétences de ce niveau (carte des formations, bâtit, transport, restauration, dotation etc.)