Le jeudi 7 mars devait se tenir la Formation Spécialisée en matière de Santé, de Sécurité et de Conditions de Travail (F3SCT) Nouvelle Aquitaine pour l’Enseignement Agricole Public, à Limoges.

Mais  comme cela a été décidé au niveau national, l’Intersyndicale « Elan Commun – FO-Enseignement agricole – Sea-UNSA », a boycotté cette nouvelle réunion, comme elle le fait maintenant depuis plusieurs mois pour toutes les instances.

Une délégation intersyndicale a donc lu une déclaration avant de quitter la salle.

Retrouvez ci-dessous la déclaration de l’Intersyndicale :

Madame la Directrice Régionale,

Comme vous pouvez le constater aujourd’hui l’Intersyndicale de l’Enseignement Agricole Nouvelle Aquitaine ne siégera pas à la réunion de la Formation spécialisée.

Au niveau national et dans les régions, nous maintenons notre boycott des instances de l’Enseignement agricole pour dénoncer le projet de réforme des fiches de service.

Tant que ce hold-up continuera, les conditions d’un véritable dialogue social avec les représentant·es de 60% des personnels du ministère ne seront pas réunies !

En effet, si l’Intersyndicale a maintenant la confirmation par la DGER qu’il s’agit d’une motivation budgétaire et alors que la réforme du bac pro a toujours été annoncée à moyens constants, elle ne pourra jamais cautionner que l’effort budgétaire d’une soixantaine d’ETP soit pris sur le dos des enseignant·es.

L’Intersyndicale demande depuis plusieurs semaines à être reçue par les Ministres chargés de l’agriculture pour traiter spécifiquement cet aspect budgétaire donc éminemment politique. Nous vous demandons de relayer cette demande auprès des Ministres.

Il est impératif que le ministère sorte de cette ornière et retrouve l’envie de dialoguer.

L’Intersyndicale de l’enseignement agricole public unie demande l’abandon de cette mesure concernant les fiches de service des personnels enseignants et continue à s’opposer à l’évolution du décompte des heures de pluridisciplinarité, et le sujet n’est pas clos, loin de là.

Nos actions d’interpellation des DRAAF le 23 janvier dernier puis du Ministre lui-même lors du Salon de l’agriculture le vendredi 1er mars, ont confirmé l’ampleur de l’opposition à ce projet et que nos collègues restent unanimement opposés à ce changement unilatéral de doctrine, quoi que l’on puisse leur apporter comme éléments d’explications ou de « pédagogie ».

Rien ne saurait justifier une mesure dont la conséquence directe est d’augmenter leur temps de face-à-face avec les élèves sans contrepartie financière. La réduction du temps de SCA mise en regard par la DGER n’est ni entendable ni acceptable. Pire, elle est prise comme une manifestation concrète de la déconnexion de l’administration et de sa méconnaissance du fonctionnement quotidien des établissements. C’est aussi cela qui n’est pas entendable par toute une profession en mal de reconnaissance, non seulement sociale et financière mais aussi institutionnelle.

Ce temps de SCA ne correspond à rien d’autre qu’un calcul théorique auquel personne ne se réfère et, quand bien même cela serait le cas, n’est pas adapté à l’ampleur qu’a prise la charge de travail du suivi de stage. Cette charge, les collègues l’assurent, s’organisent pour s’en répartir le poids, dans l’intérêt des élèves et de leur famille. Ne remettez pas cela en cause.

Cette mesure génère chez les collègues des sentiments sans appels : dépit, colère, incompréhension, défiance, exaspération, mépris… Sentiments accentués, si cela est encore possible, par les concessions accordées par le gouvernement aux organisations professionnelles pour sortir d’une crise chez les agriculteur·rices dont la soudaineté a surpris tout le monde.

Comment comprendre et recevoir en établissement les renoncements en matière de protection de l’environnement, enjeu censé sous-tendre tous nos enseignements ?

L’entêtement sur les fiches de service ne conduira qu’au désinvestissement des personnels dans un moment où nous avons au contraire besoin de donner un nouveau souffle à l’enseignement agricole public pour affronter les défis qui sont les nôtres.

Pouvons-nous vraiment nous le permettre ? Qu’allons-nous y gagner ? Il est encore temps de revenir sur cette règle, dans l’intérêt des jeunes et de notre système éducatif.

La nouvelle règle de gestion en matière de calcul de la pluridisciplinarité en bac pro rénovés était-elle le premier coup annonciateur du pire ?

Car à cette mesure du MASA, s’ajoute depuis le 22 février 2024, la publication d’un décret du ministère des Finances portant annulation pour un montant de 10 milliards d’euros de crédits publics. Tous les services publics sont attaqués et l’éducation paie un lourd tribut.

Dans l’Enseignement Agricole, les “économies” se font exclusivement sur le titre 2 (dépenses de personnel) avec l’équivalent de 198 emplois impactés dans l’enseignement technique (dont au moins 150 dans le Public) et 67 dans l’enseignement supérieur

Cela se traduira inévitablement par des sous services, des non-remplacements de personnels partant en retraite, des non-renouvellements de contrats et une dégradation des conditions d’étude pour les élèves et étudiant·es, et des conditions de travail pour tous les personnels. Cette nouvelle attaque austéritaire ne passe pas auprès des usagers et des personnels, à l’heure où la loi devrait acter un plan nécessaire d’ouvertures de classes en nombre pour assurer le renouvellement des générations d’agriculteur·trices partant à la retraite, sauf à faire le choix d’une agriculture sans paysan·nes et sans avenir !

Madame la Directrice Régionale, nous demandons solennellement l’abandon du projet de réforme des fiches de service et des mesures d’austérité budgétaires.

 

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