Le mardi 23 janvier 2024, les personnels de l’enseignement agricole public se sont mobilisés à l’appel de l’Intersyndicale, devant plusieurs DRAAF en France, pour dénoncer et demander le retrait du projet de modification du mode de calcul des obligations réglementaires de service des enseignant·es (qui consiste à compter 0,77 h pour 1 heure effective de cours).
Au niveau national, 5 sites (Amiens, Bordeaux, Dijon, Lyon et Rennes) avaient été retenus pour exprimer notre colère contre la décision cynique du ministre de l’Agriculture et son refus de tout dialogue.
Pour le grand Sud Ouest, l’intersyndicale avait donc retenu la DRAAF de Bordeaux comme lieu d’action.
Une cinquantaine de militant·es de Nouvelle Aquitaine, d’Occitanie et de la région Centre Val de Loire se sont retrouvé·es en début d’après midi devant les grilles de la Direction Régionale, pour manifester le mécontentement des personnels, avant une rencontre avec la Directrice régionale.
Dès le début de ce rendez-vous l’ensemble des manifestant·es ont investi les locaux de la DRAAF et annoncé leur revendication d’un retrait du projet de réforme. Ils·elles ont informé la Directrice de leur refus de quitter les lieux tant que le Ministre n’aurait pas engagé un véritable dialogue sur sa politique pour l’enseignement agricole.
Malgré les échanges entre nos élu·es nationaux·nales, les DRAAF, la DGER, le Cabinet du Ministre et les Préfectures, Marc FESNEAU est, une nouvelle fois, resté muet. Malgré l’ébullition provoquée par notre action au sein Ministère de l’Agriculture, nous n’avons obtenu aucune réponse de sa part. Le Ministre est resté sourd à l’ensemble de nos revendications.
Vers 20 h 30, la Directrice régionale, à court d’éléments de réponse a décidé de faire évacuer la DRAAF par les forces de l’ordre. Une vingtaine de militant·es des différentes organisations syndicales, qui occupaient encore les locaux, ont été évacué·es par des agent·es de police.
Cette décision de mettre fin à notre occupation pacifique des locaux par les forces de l’ordre est exemplaire de l’attitude de Marc Fesneau vis-à-vis des agent·es de son Ministère. Une décision d’autant plus choquante que nous pouvons toutes et tous constater sa grande mansuétude vis- à-vis des mouvements d’agriculteur·trices parfois violents et souvent destructeurs de biens publics.
« Les blocages ont lieu et il n’est pas question effectivement de venir empêcher cette expression de revendication (…) parce que les manifestations sont organisées dans un cadre légal» annonce le même jour la porte parole du Gouvernement, ajoutant que « le gouvernement a entendu l’appel des agriculteurs. Nous allons continuer à y répondre »
Un deux poids deux mesures inacceptable !
Le nombre de collègues mobilisé·es sur l’ensemble du territoire et le nombre d’établissements représentés démontrent la détermination et la résistance de l’Intersyndicale sur le sujet des fiches de services. Elle se réunit jeudi pour décider de la suite … mais nous n’avons pas l’intention d’abandonner notre combat et il y aura donc d’autres actions à venir sous d’autres formes.
D’ores et déjà, le SNETAP-FSU appelle à manifester le 1er février (journée de mobilisation pour l’éducation) pour continuer à dénoncer la politique éducative d’Emmanuel Macron et son Gouvernement.