CSA REA NOUVELLE AQUITAINE
26 SEPTEMBRE 2024

DECLARATION LIMINAIRE ÉLAN COMMUN

Après des mois d’attente, et au mépris du résultats des élections législatives, la nomination du nouveau gouvernement est une douche froide pour les citoyen.nes qui se sont mobilisé.es lors des dernières élections.. Le nouveau casting gouvernemental présenté ce samedi 23 septembre, certes sans surprise dans le virage pris très à droite, nous laisse craindre le pire, avec une politique de courte vue à rebours de la défense et du
nécessaire soutien financier aux services publics, à l’école gratuite laïque, au soutien de politiques publiques de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt pour toutes et tous, comme de la revalorisation salariale de tous et toutes les agent.es et de l’amélioration générale des conditions de travail. Autant de sujets qui demandent pourtant à être traités en urgence pour éviter l’effondrement du système.

Pour l’Éducation et l’Enseignement agricole, nous ne pouvons que nous inquiéter de la nomination de deux profils politiques illustrant le marchandage politique sans considération pour les dossiers qu’elles devront porter.

Au Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, la désignation de Madame Annie Genevard est préoccupante pour un secteur qui doit opérer une bifurcation urgente de ses modes de production et de transformation. Pour le SNETAP-FSU, ses positions en faveur d“un moratoire sur la suppression d’outils phytosanitaires” ou encore “moins de charges et moins de normes” sont un signal inquiétant.
De même, lors de son mandat de députée, elle a ardemment défendu l’enseignement agricole privé, oubliant semble-t-il qu’il existe aussi un Enseignement Agricole Public. Nous attendons ses premiers actes envers l’Enseignement Agricole pour voir sa position de Ministre … mais nous lui rappellerons autant que de besoin l’existence du service public d’éducation au sein de son ministère.

Cette rentrée 2024 s’est donc faite avec des ministres démissionnaires. Elle marque une étape supplémentaire dans la dégradation du service public d’Éducation avec des coupes budgétaires dans une Ecole déjà à l’os, avec une pénurie de postes, avec une crise du recrutement des personnels qui se confirme aussi dans l’EAP, avec des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader pour l’ensemble des personnels, avec le maintien d’un Pacte qui ne répond en rien aux besoins de revalorisation salariale et création de postes …

Et le nouveau gouvernement déjà placé sous le signe de l’austérité budgétaire renforcée, imposée dans des lettres « plafond » transmises par Matignon pour le budget 2025 risque de poursuivre une politique de démantèlement du service public d’éducation. Côté crédits, en l’état, pour le MASA, pour le programme 143 (enseignement technique agricole), la lettre « plafond » fait état de – 16 millions et pour le 142 (enseignement supérieur agricole), c’est – 6,2 millions ! Cette copie budgétaire n’est pas acceptable car cela ne peut que se traduire par des moyens de fonctionnement en moins ! Pour l’Enseignement agricole, cette rentrée scolaire est d’autant plus incertaine qu’elle intervient après une dissolution de l’Assemblée Nationale qui a “enterré” le projet de loi d’avenir agricole. Pourtant ce texte était attendu pour fixer les directives qui seraient données aux autorités académiques et aux établissements pour notamment conforter les formations et les classes de l’EAP et répondre au défi du renouvellement des générations en agriculture.

En Nouvelle Aquitaine, nous sommes ainsi sans PREA depuis plusieurs années, dans l’attente d’un texte de niveau national sur lequel s’appuyer. Cette attente n’est plus tenable !

Dans ce contexte de rentrée politique et scolaire morose, comment pouvons-nous relever les défis sociétaux et environnementaux, qui s’imposent à nous et qui devraient être les  priorités de nos élu.es quel qu’ils/elles soient ? Dans ce scénario, comment penser l’attractivité de nos métiers, comment porter la nécessité du renouvellement des générations d’agriculteurs.trices et celle de la transition agroécologique ?

Sur les points plus spécifiques de ce CSA, l’Élan Commun avait exigé l’an passé un bilan régional précis du Pacte et de ses conséquences. Le tableau que vous nous présentez pour cette réunion ne répond pas à cette demande. En effet, nous attendons des réponses sur le nombre d’enseignant.es concerné.es, le nombre moyen de briques par enseignant.e, le nombre de briques distribuées et non réalisé.es, les missions les plus demandées, … Nous souhaitons également savoir ou est passé l’argent des 912 briques qui n’ont pas été consommées l’an passé et qui ne sont pas proposées aux établissements publics cette année. Sont-elles allées vers le privé ?
Nous réitérons donc notre exigence d’un bilan précis. En refusant massivement de s’inscrire dans la contractualisation imposé par le modèle du Pacte, les personnels de l’EAP ont rappelé leur attachement à leur statut et leur mission première d’enseignement. Les obligations de services actuelles et les missions supplémentaires imposées ces dernières années sont déjà trop lourdes. Nous exigeons que les budgets qui ont permis le déploiement du Pacte soient intégrés dans une augmentation du point d’indice au profit des salaires de tous·tes les agent.es.de nos établissements : administratifs, techniciens de laboratoire et agents de santé.

De plus, à Angoulême, les fiches de service des enseignant.es ne respectent pas les grilles horaires des différents diplômes. En effet, l’emploi du temps des 1ère et terminale STAV ainsi que celui des 2nd Pro sont répartis sur 32 semaines. Pour les BTSA, l’emploi du temps est réparti sur 30 semaines.
Cette répartition impacte bien le service des enseignant.es, aussi bien pour la pluri que pour les TP / TD.
Nous attendons immédiatement l’arrêt de ce dysfonctionnement et la correction des fiches de service de nos collègues dans le respect des textes officiels. La consigne de la DGER est pourtant claire : il n’y a pas d’équivoque ; il faut respecter les grilles horaires des différents diplômes.

Nous nous interrogeons à nouveau sur la situation de nos collègues AESH qui attendent toujours la revalorisation de leur traitement. Alors que dans les autres régions les dossiers similaires ont été réglés et alors que la DGER et la DRAAF ont validé ces revalorisations, les établissements doivent maintenant régler le dû sans attendre …

Nous voulons rappeler à nouveau la situation dégradée des personnels administratifs : on compte des postes vacants et des arrêts de travail. Les charges ne cessent de croître sans aucun moyen humain supplémentaire. Nous avions demandé, en avril 2024, la réunion de la F3SCT. Force est de constater que les conditions de travail des administratifs ne se sont pas améliorées : RIB à rentrer dans Aplypro, attestations de stages à récupérer, dossiers de bourses de stage à instruire chaque année, tarification  des repas à actualiser, frais de déplacement à traiter …. Quel temps alors reste t-il pour se  former aux nouvelles CO-HS et pour les convoquer ? Aussi, nous réaffirmons que la revalorisation de l’IFSE, pour les personnels autres qu’enseignants et CPE doit être une priorité.

Concernant les personnels de direction, force est de constater de nombreux dysfonctionnements, conflits internes à certaines équipes d’encadrement ou avec les personnels, comportements paradoxaux, méconnaissance des instructions réglementaires, etc… Aussi, nous réaffirmons le besoin d’une véritable formation et la réouverture du GT dialogue social…

Enfin, les difficultés financières des EPL devaient faire l’objet d’un groupe de travail national qui hélas ne s’est toujours pas tenu … Et pourtant … En espérant que vous comprendrez ENFIN notre désappointement !

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