La fin de l’année scolaire 2017-2018 a été marquée par un ensemble d’actions des personnels de l’EAP, allant du boycott des Conseils d’Administration de très nombreux EPL, la grève des corrections, le blocage des centre de correction d’examens et l’interpellation des députés et des sénateurs…
Ces mouvements des personnels ont fait suite au lancement des projets de la réforme de la voie professionnelle, de la réforme du bac et du bac STAV dans l’EA en particulier. Ces différents chantiers ont des impacts multiples sur l’EA et ont surtout pour objectifs, sous couvert d’une modernisation de la société et de l’enseignement, d’effectuer des économies budgétaires importantes.
Malgré les contestations des agents ces réformes ont suivi leurs cours et si nous avons obtenu satisfactions sur quelques points concernant le bac STAV et fait modifier le financement des formations en CFA agricoles publiques, il reste de nombreux points de désaccords pour le SNETAP-FSU avec le train des réformes actuelles. Les conséquences risquent d’être lourdes pour l’EA en général et l’EAP en particulier. Dans ce contexte, les légères concessions faites par le ministère concernant la rémunération des ACEN, mettant fin à une injustice qui durait depuis 2011 et la normalisation du taux de promotion à la Hors Classe ne suffisent pas à rétablir un climat serein dans les établissements. De plus le SNTAP-FSU dénonce les inégalités de traitements concernant les avis pour l’accès à la classe exceptionnelle.
L’annonce de la suppression de 50 ETP pour la rentrée prochaine, après une année blanche pour la rentrée 2018, revient mettre de l’huile sur le feu. La précédente mandature présidentielle avait justement rétablit le nombre de postes supprimés entre 2007 et 2012. De plus nous savons qu’il existe déjà des sous-dotations en personnels comme pour les services administratifs sous-dotés de plus de 10%.
Le projet de réforme des CHSCT et des CAP attise cette situation. La représentativité des personnels et le dialogue social sont, comme à l’Assemblée Nationale, de plus en plus limités à leur plus simple expression !!! Ce qui est grave pour nos institutions démocratiques ! En Nouvelle-Aquitaine nous demandons un CHSCT REA de pleines compétences et la mise en place de cellules de veille à l’échelle de la
région.
Le projet de réforme du Bac et ses conséquences sur le Bac S dans nos établissements risquent bien d’être lourd de conséquences sur nos effectifs. En seconde à cette rentrée nous voyons déjà un fléchissement du recrutement qui traduit très probablement l’incertitude et les interrogations pour les familles, de l’impact de cette réforme. Si certaines adaptations ne sont pas faites, nous risquons de le payer très cher. Nous demandons donc que les trois spécialités dominantes puissent être enseignées en terminales pour conserver
notre attractivité. Concernant le STAV nous demandons que les sections européennes soient conservées.
La réforme de la voie professionnelle telle qu’elle est conduite à l’EN, en sacrifiant les enseignements professionnelles et certaines matières générales, ne peut être un modèle à suivre. De plus, le financement de nos CFA va être gravement affecté alors que ceux-ci se trouvent déjà dans des situations budgétaires difficiles. Si de nombreuses adaptations ne sont pas faites dans l’EAP les tensions ne vont aller en s’atténuant.
Le SNETAP-FSU déplore de ne pas avoir été associé aux premiers travaux sur le projet stratégique de l’apprentissage et exige que les organisations syndicales participent aux travaux futurs.
En conclusion, le SNETAP-FSU reste très vigilant sur tous ces dossiers et reste déterminé à préserver notre service public de qualité avec ses spécificités. A tout moment nous sommes prêts à relancer les mobilisations nécessaires si la situation l’exige.